Linux,  Shell

IpTables par l’exemple

Copie de l’article: http://www.lea-linux.org/cached/index/Reseau-secu-iptables.html

Introduction

Cet article prĂ©sente de façon pratique la mise en place d’un firewall / proxy sur une machine GNU/Linux tournant avec un noyau 2.4 (au moins).
Pour des informations plus thĂ©oriques sur les firewall/proxies, vous pouvez lire l’article firewall.

PrĂ©sentation d’IpTables

IpTables est une solution complĂšte de firewall (noyau 2.4) remplaçant ipchains (noyau 2.2) tournant sous le systĂšme GNU/Linux. IpTables permet de faire du firewalling stateful (Ă  Ă©tats), de la translation de port et d’adresse, du filtrage au niveau 2 et beaucoup d’autres choses que nous n’allons pas aborder comme le “Mangle” ou modification des paquets Ă  la volĂ©e (atchoum).

IpTables est fiable et dispose de trĂšs nombreuses options qui permettent de faire du filtrage trĂšs fin.

Une prĂ©cision: on parle souvent de « iptables » par abus de langage, alors que le nom du logiciel est « Netfilter ». Netfilter est le module qui fournit Ă  GNU/Linux les fonctions de pare-feu, de partage de connexions internet (NAT) et d’historisation du trafic rĂ©seau. iptables est en fait juste l’outil qui permet Ă  un administrateur de configurer Netfilter en mode utilisateur. iptables-restore et iptables-save sont deux commandes associĂ©es qui permettent de sauvegarder/restaurer la configuration Netfilter.

Licence de NetFilter

NetFilter est sous licence libre GPL,

1/ Installation

1.1/ Prérequis

IpTables est installé en standard sur de nombreuses distributions GNU/Linux récentes (kernel 2.4.x. ou supérieur).

IpTables a besoin au minimum d’un noyau 2.4 compilĂ© avec des options spĂ©ciales. Ceci ne pose pas de problĂšmes avec les noyaux 2.4 gĂ©nĂ©riques des principales distributions.

1.2/ Options de compilation du kernel

Si vous dĂ©sirez re-compiler votre kernel, il faut spĂ©cifier les options nĂ©cessaires au fonctionnement d’iptables.

Les options suivantes doivent ĂȘtres activĂ©es en module (M) ou dans le kernel (Y) :

CONFIG_PACKET
CONFIG_NETFILTER

CONFIG_IP_NF_CONNTRACK
CONFIG_IP_NF_FTP
CONFIG_IP_NF_IRC
CONFIG_IP_NF_IPTABLES
CONFIG_IP_NF_FILTER
CONFIG_IP_NF_NAT
CONFIG_IP_NF_MATCH_STATE
CONFIG_IP_NF_TARGET_LOG
CONFIG_IP_NF_MATCH_LIMIT
CONFIG_IP_NF_TARGET_MASQUERADE

et éventuellement :

CONFIG_IP_NF_COMPAT_IPCHAINS pour garder la compatibilité avec ipchains.
CONFIG_IP_NF_COMPAT_IPFWADM pour garder la compatibilité avec ipfwadm.
CONFIG_IP_NF_TARGET_REDIRECT indispensable, pour les proxies transparents par exemple.
CONFIG_IP_NF_MATCH_MAC permet de matcher avec les adresses MAC.

Ne pas oublier le support rĂ©seau et TCP/IP et compiler le kernel comme d’habitude :
make dep && make clean && make bzImage && make modules && make modules_install

1.3/ Installation

RĂ©cupĂ©rer le package netfilter et l’installer comme d’habitude avec apt-get, urpmi, emerge

Notons que sur les versions inférieures a Red Hat 7.1, il faut compiler un kernel 2.4 car iptables ne supporte pas les kernels 2.2.x. La compilation de iptables est complexe. Le mieux est de lire le fichier INSTALL du package des sources.

1.4/ Chargement des modules

Dans le cas ou les options iptables du kernel ont été compilées en modules, il est nécessaire de charger ces modules avant de pouvoir utiliser iptables :

# modprobe ip_tables

selon les besoins, on peut éventuellement charger les modules suivants :

# modprobe ip_nat_ftp
# modprobe ip_nat_irc
# modprobe iptable_filter
# modprobe iptable_mangle
# modprobe iptable_nat

Si on a besoin de pouvoir rediriger (forward) les paquets IP arrivant sur un interface rĂ©seau (connectĂ©e par exemple Ă  Internet) vers une autre interface rĂ©seau (connectĂ©e par exemple au rĂ©seau local), il sera nĂ©cessaire, dans la plupart des cas, d’exĂ©cuter cette commande :

# echo 1 > /proc/sys/net/ipv4/ip_forward

afin de l’indiquer au noyau.

Nota Bene : tous les modprobe semblent inutiles car le kernel les chargent automatiquement si l’on se sert de l’une des fonctionnalitĂ©s d’iptables.

2/ Présentation

2.1/ Les tables

* Table NAT (Network Address Translation) : Table utilisĂ©e pour la translation d’adresse ou la translation de port.
Il a 2 types de chaĂźnes# : PREROUTING qui permet de spĂ©cifier “à l’arrivĂ©e du firewall” et la chaĂźne POSTROUTING qui permet de spĂ©cifier “à la sortie du firewall”. Il existe 3 targets (ou cibles) : DNAT*, SNAT* et MASQUERADE*.
* Table FILTER : C’est la table par dĂ©faut lorsque l’on en spĂ©cifie pas.
Cette table contient toutes les rÚgles de filtrage, il existe 3 types de chaßnes : FORWARD pour les paquets passant par le firewall, INPUT pour les paquets entrant et OUTPUT pour les paquets sortants. Les cibles disponibles sont : ACCEPT, DENY, DROP, REJECT °.
* Table Mangle : C’est la table qui contient les rùgles pour la modification de paquets.
Elle est peu utilisée et ne sera pas décrite dans cet article.

A noter : Les rĂšgles sont Ă©valuĂ©es dans l’ordre, par dĂ©faut la table FILTER est vide et donc accepte tout. Aucune rĂšgle de translation d’adresse n’est prĂ©sente par dĂ©faut.

# chaĂźne
une chaĂźne est une suite de rĂšgles, qui sont prises dans l’ordre ; dĂšs qu’une rĂšgle s’applique Ă  un paquet, elle est dĂ©clenchĂ©e, et la suite de la chaĂźne est ignorĂ©e.
* SNAT
permet de modifier l’adresse source du paquet.
* DNAT
permet de modifier l’adresse destination du paquet.
* MASQUERADE
Une passerelle (gateway) transforme les paquets sortants passant par elle pour donner l’illusion qu’ils sortent de la passerelle elle-mĂȘme par un port allouĂ© dynamiquement ; lorsque la passerelle recoit une rĂ©ponse sur ce port, elle utilise une table de correspondance entre le port et les machines du rĂ©seau privĂ© qu’elle gĂšre pour lui faire suivre le paquet.
° policy ACCEPT
permet d’accepter un paquet grĂące Ă  la rĂšgle vĂ©rifiĂ©e.
° policy DROP
Rejet d’un paquet sans message d’erreur si la rĂšgle est vĂ©rifiĂ©e (”non ! j’en veux pas mais je dis rien Ă  l’expediteur”).
° policy REJECT
Rejet avec un retour de paquet d’erreur Ă  l’expediteur si la rĂšgle est verifiĂ©e (”un paquet recommandĂ© de La Poste refusĂ© par son destinataire”).
° policy LOG
Affiche le resultat vers la sortie standard
peut etre associe a un préfixe pour une meilleure lisibilité (un préfixe pour les paquets rejetes,un autre pour les paquets forwardés etc
)
Exemple : -j LOG –log-prefix ‘[IPTABLES DROP] : ‘

2.2/ Les commandes

IpTables n’est pas livrĂ© avec une interface graphique ; les commandes et les rĂšgles sont passĂ©es en ligne de commande. Le mieux est d’écrire des scripts (Ă  rajouter dans /etc/rc.d/init.d) qui permettent d’appliquer toutes les rĂšgles d’un seul coup, dĂšs le dĂ©marrage du GNU/Linux.

2.2.1/ Commandes principales

-A –append : Ajoute la rĂšgle Ă  la fin de la chaĂźne spĂ©cifiĂ©e
Exemple :
# iptables -A INPUT 


-D –delete : Permet de supprimer une chaĂźne. On peut l’utiliser de 2 maniĂšres, soit en spĂ©cifiant le numĂ©ros de la chaĂźne a supprimer, soit en spĂ©cifiant la rĂšgle Ă  retirer.
Exemples :
# iptables -D INPUT –dport 80 -j DROP
# iptables -D INPUT 1

-R –replace : Permet de remplacer la chaĂźne spĂ©cifiĂ©e.
Exemple :
# iptables -R INPUT 1 -s 192.168.0.1 -j DROP

-I –insert : Permet d’ajouter une chaĂźne dans un endroit spĂ©cifiĂ© de la chaĂźne.
Exemple :
# iptables -I INPUT 1 –dport 80 -j ACCEPT
Si aucun chiffre n’est spĂ©cifiĂ© Ă  la suite (#iptables -I INPUT –dport 80 -j ACCEPT), la rĂšgle est ajoutĂ©e au dĂ©but de la chaĂźne spĂ©cifiĂ©e

-L –list : Permet d’afficher les rùgles.
Exemples :
# iptables -L # Affiche toutes les rĂšgles des chaĂźnes de FILTER
# iptables -L INPUT # Affiche toutes les rĂšgles de INPUT (FILTER)

-F –flush : Permet de vider toutes les rùgles d’une chaüne.
Exemple :
# iptables -F INPUT

-N –new-chain : Permet de crĂ©er une nouvelle chaĂźne.
Exemple :
# iptables -N LOG_DROP

-X –delete-chain : Permet d’effacer une chaüne.
Exemple :
# iptables -X LOG_DROP

-P –policy : Permet de spĂ©cifier au noyau la politique par dĂ©faut d’une chaĂźne DENY, ACCEPT, REJECT, DROP 

Exemple :
# iptables -P INPUT DROP

2.2.2/ Commandes pour matcher

Remarques :

Le “!” peut ĂȘtre utilisĂ© pour certaines commandes afin de spĂ©cifier le contraire (on peut le traduire par “sauf”). Par exemple une commande qui doit refuser tout trafic TCP sauf ce qui provient de l’adresse IP 10.42.42.42 sera traduite par la commande suivante :
Exemple :
# iptables -A INPUT -p tcp –source ! 10.42.42.42 -j DROP

Les adresses IP peuvent optionnellement ĂȘtre spĂ©cifiĂ©es avec le masque associĂ© sous la forme [adresse ip]/[masque].
-j (jump) : DĂ©fini l’action Ă  prendre si un paquet rĂ©pond aux critĂšres de cette rĂšgle: ACCEPT, LOG, DROP

Exemple :
# iptables -A INPUT -p icmp -j DROP

-p –protocol : SpĂ©cifier un protocole : tcp, udp, icmp, all (tous)
Exemple :
# iptables -A INPUT -p icmp -j DROP

-s –source : SpĂ©cifier une adresse source Ă  matcher
Exemple :
# iptables -A INPUT -p tcp -s 192.168.42.42 -j ACCEPT

-d –destination : SpĂ©cifier une adresse destination
Exemple :
# iptables -A FORWARD -p tcp -d 10.1.0.1 -j ACCEPT

-i –in-interface : SpĂ©cifier une interface d’entrĂ©e
Exemple :
# iptables -A INPUT -p icmp -i eth0 -j DROP

-o –out-interface : SpĂ©cifier une interface de sortie
Exemple :
# iptables -A OUTPUT -p icmp -o eth0 -j DROP

-f –fragment : Paquet fragmentĂ©
Exemple :
# iptables -A INPUT -p icmp -f -j DROP

–sport –source-port : SpĂ©cifier le port source ou une plage de ports, fonctionne aussi en udp, -m multiport permet de
spécifier plusieurs ports à matcher.
Exemples :
# iptables -A INPUT -p tcp –sport 80 -j ACCEPT
# iptables -A INPUT -p udp –sport 80 -j DROP
# iptables -A OUTPUT -p tcp -m multiport –sport 3128,21,1000 -j DROP
# iptables -A OUTPUT -p tcp –sport 1024:2042 -j ACCEPT

–dport –destination-port : SpĂ©cifier le port destination ou une plage de ports, fonctionne aussi en udp, -m multiport
permet de spécifier plusieurs ports a matcher.
Exemples :
# iptables -A INPUT -p tcp –dport 110 -j DROP
# iptables -A INPUT -p udp –dport 110 -j DROP
# iptables -A INPUT -p tcp -m multiport –dport 110,4242,119 -j DROP
# iptables -A INPUT -p tcp –sport 4925:4633 -j ACCEPT

–tcp-flags : SpĂ©cifier un flag tcp Ă  matcher : SYN ACK FIN RST URG PSH ALL NONE
Exemple :
# iptables -A INPUT -p tcp –dport 42 –tcp-flags SYN,ACK -j ACCEPT

–icmp-type : SpĂ©cifier un type de paquet icmp Ă  matcher
Exemple :
# iptables -A INPUT -p icmp –icmp-type 8 -j DROP

–mac-source : SpĂ©cifier l’adresse MAC Ă  matcher
Exemple :
# iptables -A INPUT –mac-source 42.42.AA.42.42.AA -j DROP
En cas d’erreur, il peut-ĂȘtre nĂ©cessaire de spĂ©cifier le module mac, exemple :
# iptables -A INPUT -m mac –mac-source 42.42.AA.42.42.AA -j DROP

–state : Permet de spĂ©cifier l’état du paquet Ă  matcher parmi les Ă©tats suivants :
ESTABLISHED : paquet associé à une connexion déjà établie
NEW : paquet demandant une nouvelle connexion
INVALID : paquet associé à une connexion inconnue
RELATED : Nouvelle connexion mais liée, idéal pour les connexions FTP
Exemples :
# iptables -A INPUT -i eth0 -p tcp –dport 80 -m state –state NEW,ESTABLISHED -j ACCEPT
# iptables -A OUTPUT -o eth0 -p tcp –sport 80 -m state –state ESTABLISHED -j ACCEPT

Spécificités NAT :

–to-destination : UtilisĂ© en target pour le DNAT, permet de spĂ©cifier l’adresse de destination de la translation, on peut Ă©galement spĂ©cifier un port s’il est diffĂ©rent du port source.
Exemples :
# iptables -t nat -A PREROUTING -d 42.12.42.12 -p tcp –dport 110 -j DNAT –to-destination 192.168.1.2:6110
# iptables -t nat -A PREROUTING -d ! 42.12.42.12 -p tcp –dport 80 -j DNAT –to-destination 192.168.2.1:3128

–to-source : UtilisĂ© pour en target pour le SNAT, permet de spĂ©cifier l’adresse source de la translation.

Spécificités pour les LOGS :

–log-level : Level, niveau de log
Exemple : Cf. chapitre 3

–log-prefix : Permet de spĂ©cifier un prĂ©fixe pour les logs.
Exemple : Cf. chapitre 3

2.2.3/ Quelques exemples :

Les exemples qui suivent supposent que vous ĂȘtes reliĂ©s Ă  internet par modem via l’interface ppp0 (mais en remplaçant ppp0 par eth0 – par exemple, on peut adapter les exemples pour d’autres type de liaisons) et que votre rĂ©seau local est 192.168.1.0/24 (classe C).

* Pour fixer les politiques par dĂ©faut (cad: ce qui se passe quand aucune rĂšgle ne correspond – ne matche pas), ici, on refuse tout (normal, on fait un firewall, oui ou non ?) :

iptables -P INPUT DROP
iptables -P OUTPUT DROP
iptables -P FORWARD DROP

* Pour logguer tout ce qu’on jette :

iptables -N LOG_DROP
iptables -A LOG_DROP -j LOG –log-prefix ‘[IPTABLES DROP] : ‘
iptables -A LOG_DROP -j DROP

Les trois derniĂšres rĂšgles doivent ĂȘtre :

iptables -A FORWARD -j LOG_DROP
iptables -A INPUT -j LOG_DROP
iptables -A OUTPUT -j LOG_DROP

Enfin (pour loguer le trafic autorisé), recommencer en remplaçant -j DROP, par -j ACCEPT et a la place de -j LOG_DROP il faut mettre -j LOG_ACCEPT

* Pour accepter tout ce qui se passe sur l’interface lo (sinon ce n’est pas la peine d’activer le rĂ©seau !) :

iptables -A INPUT -i lo -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o lo -j ACCEPT

* Pour accepter tout ce qui se passe sur le réseau local 192.168.1.0 :

iptables -A INPUT -s 192.168.1.0/24 -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -d 192.168.1.0/24 -j ACCEPT
iptables -A FORWARD -s 192.168.1.0/24 -j ACCEPT

* Pour accepter les résolutions de nom (ie: le dns) :

iptables -A INPUT -i ppp0 –protocol udp –source-port 53 -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o ppp0 –protocol udp –destination-port 53 -j ACCEPT
iptables -A INPUT -i ppp0 –protocol tcp –source-port 53 -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o ppp0 –protocol tcp –destination-port 53 -j ACCEPT

* Pour accepter le traffic web (on veut surfer!) :

iptables -A INPUT -i ppp0 –protocol tcp –source-port 80 -m state –state ESTABLISHED -j LOG_ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o ppp0 –protocol tcp –destination-port 80 -m state –state NEW,ESTABLISHED -j LOG_ACCEPT

La premiĂšre ligne pour accepter ce qui entre sur notre interface ppp0 sur le port 80 (le port http) si c’est une connexion dĂ©jĂ  Ă©tablie, la seconde pour accepter ce qui sort sur ppp0 sur le port 80 si c’est une nouvelle connexion ou si c’est une connexion dĂ©jĂ  Ă©tablie.

Pour autoriser le ssh, il faut prĂ©ciser le port 22; pour autoriser l’irc, le port 6667 (ou celui que vous utilisez pour vous connecter Ă  votre serveur); pour le smtp (envoi d’emails), le port 25; pour le pop3 (rĂ©ception d’emails), le port 110; pour le imap (rĂ©ception d’emails), les ports 143 et 220 (imap3) ; pour le cvs, le port 2401 ; pour le https, le port 443. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le numĂ©ros de port se trouvent dans /etc/services.

* Pour le ftp c’est un peu plus complexe. D’abord, il faut charger le module : ip_conntrack_ftp (c’est lui qui suit – track en anglais – les connexions ftp) et, si vous natez (en utilisant le masquerading par exemple) vos connexions ftp vers d’autres postes le module : ip_nat_ftp :

modprobe ip_conntrack_ftp
# éventuellement : modprobe ip_nat_ftp

Ensuite, il faut taper les commandes suivantes :

iptables -A INPUT -i ppp0 -p tcp –sport 21 -m state –state ESTABLISHED -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o ppp0 -p tcp –dport 21 -m state –state NEW,ESTABLISHED -j ACCEPT

Cela pour que la connexion puisse s’établir. Ensuite (et c’est la qu’on a besoin de ip_conntrack_ftp) :

iptables -A INPUT -i ppp0 -p tcp –sport 20 -m state –state ESTABLISHED,RELATED -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o ppp0 -p tcp –dport 20 -m state –state ESTABLISHED -j ACCEPT

Pour que serveur puisse établir la connexion pour les données (en mode actif). Et enfin :

iptables -A INPUT -i ppp0 -p tcp –sport 1024:65535 –dport 1024:65535 -m state –state ESTABLISHED -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o ppp0 -p tcp –sport 1024:65535 –dport 1024:65535 -m state –state ESTABLISHED,RELATED -j ACCEPT

Pour que le serveur puisse établir la connexion pour les données (en mode passif). Ici aussi ip_conntrack_ftp est nécessaire.
* Pour partager une connexion, il faut que le forwarding soit activé dans le noyau (echo 1 > /proc/sys/net/ipv4/ip_forward), puis il faut autoriser iptable à faire le forwarding :

iptables -F FORWARD
iptables -A FORWARD -j ACCEPT

et enfin, cacher les machines forward-ées par le firewall :

iptables -A POSTROUTING -t nat -o ppp0 -j MASQUERADE

Sur chaque machine devant ĂȘtre cachĂ©e par le firewall (ou devant partager la connexion avec la machine qui est connectĂ©e Ă  internet), il faut ajouter une route par defaut :

route add default gw 192.168.1.1

Si la machine connectĂ©e Ă  internet a comme ip : 192.168.1.1. Il suffit avec une redhat/mandrake d’éditer :

/etc/sysconfig/network

et d’ajouter dedans :

GATEWAY=192.168.1.1

puis de redémarer le réseau :

/etc/rc.d/init.d/network restart

3/ Application par l’exemple

Nous allons mettre en place un firewall / proxy.

Pour cet exemple, le firewall aura la connexion à Internet (interface eth2) et disposera de 2 pattes sur des réseaux privés (eth0 et eth1) :

* il fait office de proxy sur le port 3128 pour un réseau qui aura ainsi un accÚs internet
* et une DMZ* (”zone dĂ©militarisĂ©e”) sur laquelle il y a un ensemble de serveurs disponibles de l’extĂ©rieur dont un serveur web qui a pour adresse 192.168.1.2 Ă©coutant sur le port 80 en TCP.

_____                eth1 .-> —+——+——+—
_/     _         ____     /     [PC1]  [PC2]  [PC3]
(          ) eth2 |    |<–‘   rĂ©seau local 198.168.2.0
( INTERNET )<—->|Fire|
(_        _) ppp0 |wall|
______/        |____|<–.   DMZ serveurs 198.168.1.0
eth0     [WEB]  [NEWS] [FTP]
‘-> —+——+——+—
ASCIIArt (c) Jice

La classe d’adresse IP 192.168.2.0 correspond au rĂ©seau interne sur l’interface eth1.
La classe d’adresse IP 192.168.1.0 correspond a la DMZ sur l’interface eth0.
L’interface de la connexion Internet est ppp0 sur l’interface eth2.

* DMZ, ou zone démilitarisée
Sous-rĂ©seau dans lequel des serveurs accessibles depuis internet sont en adressage privĂ© (classe d’adresse IP rĂ©servĂ©e comme 192.168.x.x) derriĂšre un firewall.

3.1/ Le script init.d

Nous allons écrire un script qui permettra de charger automatiquement au démarrage de la machine ou sur demande les rÚgles du firewall qui seront stockées dans le fichier /etc/firewall.sh.
Le script de dĂ©marrage sera nommĂ© /etc/init.d/firewall. Bien sĂ»r, on n’oubliera pas d’exĂ©cuter un chmod +x sur les 2 scripts que nous allons crĂ©er au long de ce chapitre.

Go !
Fichier de chargement /etc/init.d/firewall :

#!/bin/bash
#
# Lancement du script de Firewall
# Arnaud de Bermingham

. /etc/init.d/functions

RETVAL=0

# Fonction pour le lancement du firewall
start() {
echo -n “Application des rùgles IpTables: “
/etc/firewall.sh
RETVAL=0
[ $RETVAL -eq 0 ] && touch /var/lock/subsys/firewall
echo
}

# Fonction pour arrĂȘter le firewall (on flush)
stop() {
echo -n “Flush des rùgles IpTables: “
/etc/flush_iptables.sh
RETVAL=0
[ $RETVAL -eq 0 ] && rm -f /var/lock/subsys/firewall
echo
}

case $1 in
start)
start
;;
stop)
stop
;;
restart)
stop
start
;;
status)
/sbin/iptables -L
/sbin/iptables -t nat -L
RETVAL=0
;;
*)
echo “Usage: firewall {start|stop|restart|status}”
RETVAL=1
esac

exit

C’est tout simple non ?

3.2/ Le script pour vider (flusher) les rĂšgles

Et maintenant : /etc/flush_iptables.sh.
#!/bin/sh
#
# Script pour vider les rĂšgles iptables
# Arnaud de Bermingham
# duracell@apinc.org

#
# On remet la police par défaut à ACCEPT
#
iptables -P INPUT ACCEPT
iptables -P FORWARD ACCEPT
iptables -P OUTPUT ACCEPT

#
# On remet les polices par défaut pour la table NAT
#
iptables -t nat -P PREROUTING ACCEPT
iptables -t nat -P POSTROUTING ACCEPT
iptables -t nat -P OUTPUT ACCEPT

#
# On vide (flush) toutes les rĂšgles existantes
#
iptables -F
iptables -t nat -F

#
# Et enfin, on efface toutes les chaĂźnes qui ne
# sont pas Ă  defaut dans la table filter et nat

iptables -X
iptables -t nat -X

# Message de fin
echo ” [termine]“

Bon, on va enfin commencer les choses sĂ©rieuses : le script du firewall 🙂

3.3/ Les prérequis pour le script du firewall et création des tables pour les logs

Le script sera commenté au fur et à mesure, afin de décrire chaque étape.
#!/bin/sh

# script /etc/firewall.sh

# Firewall d’exemple a but pĂ©dagogique
# Arnaud de Bermingham
# duracell@apinc.org

# Activation du forwarding
# C’est pas pour faire joli, on aura des rùgles
# de forward et il faut bien que les paquets
# traversent la machine, donc on met ce fichier Ă  1

echo 1 > /proc/sys/net/ipv4/ip_forward

# Alors la, on va appliquer quelques astuces
# pour empĂȘcher les attaques de type spoofing
# et bloquer les réponses ICMP du firewall,
# comme ça c’est trùs propre. Attention, le
# fait de bloquer le trafic ICMP sur
# le firewall bloque les pings.

# Je veux pas de spoofing

if [ -e /proc/sys/net/ipv4/conf/all/rp_filter ]
then
for filtre in /proc/sys/net/ipv4/conf/*/rp_filter
do
echo 1 > $filtre
done
fi

# pas de icmp

echo 1 > /proc/sys/net/ipv4/icmp_echo_ignore_all
echo 1 > /proc/sys/net/ipv4/icmp_echo_ignore_broadcasts

# On va utiliser iptables. Si on l’a compilĂ© en module
# dans le kernel, il faut charger le module ip_tables.

modprobe ip_tables

# on va charger quelques modules supplémentaires pour
# gĂ©rer la translation d’adresse, l’IRC et le FTP
# Tu me fait 4 pompes. Chef oui chef !

modprobe ip_nat_ftp
modprobe ip_nat_irc
modprobe iptable_filter
modprobe iptable_nat

# Pour faire bien, on va vider toutes les rĂšgles
# avant d’appliquer les nouvelles rùgles de firewall

iptables -F
iptables -X

# On va rajouter 2 nouvelles chaĂźnes.
# Ceci permettra d’ajouter des nouvelles cibles qui
# auront la possibilité de loguer ce qui se passe.

# La on logue et on refuse le paquet,
# on rajoute un préfixe pour pouvoir
# s’y retrouver dans les logs
iptables -N LOG_DROP
iptables -A LOG_DROP -j LOG
–log-prefix ‘[IPTABLES DROP] : ‘
iptables -A LOG_DROP -j DROP

# ici, on logue et on accepte le paquet,
# on rajoute un préfixe pour pouvoir
# s’y retrouver dans les logs
iptables -N LOG_ACCEPT
iptables -A LOG_ACCEPT -j LOG
–log-prefix ‘[IPTABLES ACCEPT] : ‘
iptables -A LOG_ACCEPT -j ACCEPT

# On veut faire un firewall efficace,
# donc la politique a appliquer est de tout
# refuser par défaut et rajouter une a une
# les rùgles que l’on autorise.
# Bien sur, on a RTFM un peu et on a vu que
# l’option -P permet de dĂ©finir
# la cible par défaut

iptables -P INPUT DROP
iptables -P OUTPUT DROP
iptables -P FORWARD DROP

# Pour éviter les problÚmes, on va tout accepter sur
# la machine en local (interface lo).
# Je déconseille de retirer cette rÚgle car
# ça pose pas mal de problÚmes et ça peut
# faire perdre la main sur la machine

iptables -A INPUT -i lo -j ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o lo -j ACCEPT

# Bon, la partie initialisation et préparation est
# terminée, passons aux choses sérieuses

# Comme on l’a dit dans la prĂ©sentation de
# l’architecture rĂ©seau, le firewall fait
# également office de proxy grùce par exemple
# à un squid installé dessus. On va donc
# accepter que le proxy ait une connexion
# internet directe. Tant qu’à faire, on va
# mettre des états pour que ça soit bien sécurisé

iptables -A OUTPUT -o ppp0 -m state
–state NEW,ESTABLISHED -p tcp –dport 80 -j ACCEPT
iptables -A INPUT -i ppp0 -m state
–state ESTABLISHED -p tcp –sport 80 -j ACCEPT

# Maintenant, on va faire en sorte que le
# proxy soit totalement transparent pour le LAN
# bénéficiant de la connexion internet.
# L’astuce consiste a rediriger toutes les
# requĂȘtes ayant un port de destination 80
# vers le port 3128 du proxy, ici c’est le
# firewall (qui est sur le firewall et qui
# a l’adresse IP 192.168.2.1 ).
# Une rÚgle de NAT suffira largement pour faire ça.

iptables -t nat -A PREROUTING -i eth1 -p tcp
–dport 80 -j DNAT –to-destination 192.168.2.1:3128

# Bon, c’est pas trop compliquĂ© ! Maintenant
# on sait que l’on a un serveur web sur la DMZ
# (la machine d’adresse IP 192.168.1.2) sur
# le port 80. On souhaite que toutes les requĂȘtes
# provenant d’internet arrivant sur l’adresse IP
# publique du serveur ( ici 42.42.42.42 ) soit
# redirigées sur le serveur web de la DMZ.
# Rien de bien compliquĂ©. Dans l’exemple,
# on peut retirer le :80 de la target
# –to-destination

iptables -t nat -A PREROUTING -d 42.42.42.42
-p tcp –dport 80 -j DNAT –to-destination 192.168.1.2:80

# C’est bien tout ça ! mais le problùme c’est
# que les chaĂźnes de la table FILTER sont toutes
# Ă  DENY, donc tout ceci ne fait rien du tout.
# On va donc passer a la configuration du
# firewall proprement dit.

# On va quand mĂȘme accepter les connexions ssh
# (port 22) provenant d’une machine (la votre en
# l’occurrence, on va dire 192.168.2.42) vers le
# firewall pour pouvoir modifier les rĂšgles
# facilement pour bien surveiller, on vas quand
# mĂȘme loguer les connexions provenant de mon IP
# et Ă  destination du ssh du firewall

iptables -A INPUT -i eth1 -s 192.168.2.42 -m state
–state NEW,ESTABLISHED -p tcp –dport 22 -j LOG_ACCEPT
iptables -A OUTPUT -o eth1 -d 192.168.2.42 -m state
–state ESTABLISHED -p tcp –sport 22 -j LOG_ACCEPT

# On veut que le LAN connectĂ© Ă  l’interface
# eth1 ait un accĂšs complet Ă  internet.
# La rùgle de NAT qui permettait d’avoir
# un proxy transparent sera automatiquement
# appliquĂ©. L’interface correspondant
# Ă  la connexion internet est ici ppp0

iptables -A FORWARD -i eth1 -o ppp0 -j ACCEPT
iptables -A FORWARD -o eth1 -i ppp0 -j ACCEPT

# Maintenant on donne le droit au LAN de
# consulter les pages web du serveur de la DMZ

iptables -A FORWARD -i eth1 -o eth0 -p tcp
–dport 80 -m state –state NEW,ESTABLISHED -j ACCEPT
iptables -A FORWARD -i eth0 -o eth1 -p tcp
–sport 80 -m state –state ESTABLISHED -j ACCEPT

# Maintenant il n’y a plus qu’à dire au firewall
# d’autoriser à transmettre des paquets TCP à
# destination du port 80 provenant de l’adresse
# IP publique (i.e. d’internet) vers le serveur
# web de la DMZ que nous avons naté précédemment.

iptables -A FORWARD -i ppp0 -o eth0 -p tcp
–destination-port 80 -m state –state NEW,ESTABLISHED -j ACCEPT
iptables -A FORWARD -o ppp0 -i eth0 -p tcp
–source-port 80 -m state –state ESTABLISHED -j ACCEPT

# Maintenant il ne reste plus grand chose Ă  faire !

# Il faut permettre à l’ensemble du LAN de dialoguer
# sur internet avec la mĂȘme adresse IP sinon, bien
# évidemment ça ne marchera pas (à moins que vous
# ayez 30 adresses ip !).
# Une petite rĂšgle de NAT avec un -j MASQUERADE
# suffira (masquerade = dialoguer avec l’adresse
# IP publique sur firewall)

iptables -t nat -A POSTROUTING
-s 192.168.2.0/24 -j MASQUERADE

# Il faut également que le serveur web de la DMZ
# soit masqueradé sinon, le serveur
# dialoguera sur internet avec son IP privée

iptables -t nat -A POSTROUTING
-s 192.168.1.0/24 -j MASQUERADE

# Toutes les rĂšgles qui n’ont pas passĂ© les
# rÚgles du firewall seront refusées et loguées

# facile :

iptables -A FORWARD -j LOG_DROP
iptables -A INPUT -j LOG_DROP
iptables -A OUTPUT -j LOG_DROP

# Pour faire zoli
echo ” [Termine]“

# c’est enfin fini

Et voilĂ  ! le firewall de compĂšt’ est prĂȘt et fonctionnel.

Ceci était bien évidemment un exemple, vous pouvez dÚs à présent préparer votre propre firewall personnalisé !
Vous pouvez l’adapter à vos besoins, votre connexion vers internet (par ADSL par exemple), etc.
Cette page est issue de la documentation ‘prĂ©-wiki’ de LĂ©a a Ă©tĂ© convertie avec HTML::WikiConverter. Elle fut créée par Arnaud de Bermingham le 12/11/2001.

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